REVUE DE PRESSE 18.12.07
L’officialisation de la liaison entre le président de la République et Carla Bruni,ancien top-model reconvertie dans la chanson, fait la une des journaux en ce début de semaine. Photographiés samedi en compagnie de leurs enfants respectifs à Disneyland Paris, ils s’affichent ensemble pour la première fois. Demain le magazine Point de Vue en fait sa une et Paris Match et Closer suivront de près.
Pour Sud-Ouest, mardi, la médiatisation de cette idylle dénote le caractère « toujours plus people » du président français. Sur son site Internet, le quotidien régional met Nicolas « Sarkozy au régime people », au surlendemain de la confirmation de la rumeur. Si « l’Elysée n’a fait aucun commentaire », Christophe Barbier, le rédacteur en chef de l’Express a annoncé que « la chanteuse a confirmé cette relation», comme le précise Sud Ouest.
Le Figaro, la veille, citait déjà cette source : « C’est l’Express qui a révélé cette information en la mettant en ligne hier [dimanche] sur son site Internet ». Le quotidien précise aussi que « Christophe Barbier a déclaré sur LCI que c’était Carla Bruni elle-même, dont il est un ami, qui lui avait confirmé sa liaison (…) ».
La presse étrangère n’est pas en reste. Tandis que le Guardian, quotidien britannique, juge que la chanteuse, traditionnellement à gauche, « s’inscrit parfaitement dans la philosophie d’ouverture » de Sarkozy, et rappelle que Carla Bruni avait participé à un concert en signe de protestation contre les tests ADN de la nouvelle loi sur l’immigration, le tabloïd Daily Mail, insiste moins sur la dimension politique que sur l’aspect « glamour » de ce nouveau couple. Le Daily Mail rappelle même quelques noms qui figurent sur le tableau de chasse de l’ex-mannequin, comme Mick Jagger et Eric Clapton. Le tabloïd se prend à rêver Carla Bruni en «première dame de France potentielle ».
Nos voisins belges sont plus critiques. La Libre Belgique du 18 décembre dénonce la « mise en scène » de sa vie privée par le président français. Il lie surtout l’annonce de cette idylle à la controverse de la venue de Kadhafi à Paris. Ce n’est pour le journal qu’ « un beau conte de Noël pour clore une mauvaise séquence politique ». Il ne manque pas non plus de rappeler la promesse du président de rester discret sur sa vie privée après que son divorce a suscité la curiosité des journalistes. Or, « ce week-end, il a mis sa vie privée plus spectaculairement en scène que jamais », d’après le journal belge.
Même son de cloche à Sud Ouest qui suppose que la « nature [du président] doit avoir horreur du vide », en ajoutant que « président échaudé par la presse ne craint pas de revenir dans l’eau trouble de la médiatisation ».
Pour Midi Libre aussi, Nicolas Sarkozy veut faire diversion : « Nicolas Sarkozy est passé de la visite controversée de Kadhafi à son idylle avec Carla Bruni, comme il avait sauté auparavant de la grogne sur la réforme des régimes spéciaux de retraite à son divorce avec Cécilia ». Le quotidien conclut qu’ « à défaut d’incarner les Pères Noël sur le pouvoir d’achat des Français, Nicolas Sarkozy leur raconte (…) des histoires de princesses charmantes », ajoutant, en référence au lieu où ils se sont affichés officiellement ensemble ce week-end : « Faudrait pas nous prendre pour plus Mickey que nous ne sommes. »
jeudi 20 décembre 2007
mercredi 28 novembre 2007
Grogne étudiante : la situation se débloque doucement
Troisième semaine de grève dans certaines universités dénonçant la LRU. Les lycéens sont entrés dans la danse la semaine dernière tandis que les étudiants ont perdu certains opposants de la première heure ce week-end. Censier, un des sites bloqués, vote demain à bulletins secrets. Des présages de la sortie du conflit ?
« Et qu’est-ce qu’on veut ? – L’abrogation ! – De quoi ? –La LRU ! ». Sur le parvis de La Sorbonne Nouvelle-Censier (Paris III) mardi après-midi, une cinquantaine d’étudiants scandait ces phrases à l’initiative d’un meneur qui hurlait dans un haut-parleur : « Censier, vous êtes là ? » Ils étaient rassemblés contre la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) rebaptisée sur une banderole « Loi de la Ruine des Universités ».
A 16h, le cortège quittait le parvis pour rejoindre la manifestation Place de la République.
Celle-ci se passait en marge de la rencontre entre cinq syndicats étudiants et la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse. Certains manifestants affirmaient hier : « pas de négociations sans abrogation » ; pourtant l’UNEF, principal syndicat étudiant, a appelé à calmer le jeu et donnera des directives dans les 24 heures.
Son président, Bruno Julliard, s’est dit satisfait de la rencontre, faisant état d’« avancées importantes ».
C’est la première fois qu’on parle d’ « avancées » depuis le début du mouvement. Le 15 novembre, une rencontre entre les mêmes acteurs avait été jugée « pas concluante » par Julliard et le mouvement de grève avait été relancé.
La LRU, promulguée le 10 août dernier, cause des remous depuis le début du mois. L’opposition de gauche avait rejeté ce projet de loi. On retrouve aujourd’hui cette position chez les syndicats étudiants qui s’y opposent. Plus qu’un conflit social, la bataille contre la LRU exprime un désaccord politique.
Visant à généraliser l’autonomie budgétaire et la gestion des ressources humaines à toutes les universités d’ici cinq ans, la LRU doit améliorer la gouvernance des universités en ramenant les conseils d’administration de 60 à 30 membres et renforcer le pouvoir du président de l’université.
Or, elle suscite des craintes, relayées dans les assemblées générales. Les opposants à la LRU redoutent un désengagement de l’Etat dans l’Enseignement supérieur, une sélection stricte à l’entrée, une hausse des frais d’inscription, la suppression de filières peu « rentables » pour des secteurs du privé et des universités à deux vitesses à cause de financements inégaux.
Face à ces craintes, la mobilisation tient. Elle s’appuie sur des blocages d’universités, ce qui n’est pas sans rappeler l’épisode du CPE. A Paris III, les étudiants n’ont d’ailleurs rien changé au slogan de 2006 si ce n’est trois lettres, « LRU » qui remplacent « CPE ».
Même chose aux AG : le vote à mains levées a souvent raison des antiblocage. En revanche, les lycéens ont rejoint le mouvement très tôt cette fois-ci.
Cependant il semble que le mouvement anti-LRU perde en unité. Bien qu’ayant l’appui des lycéens, il perd celui de certains étudiants. A Lille, le week-end dernier, où se tenait une coordination étudiante, certains délégués de l’UNEF ont claqué la porte ; une cinquantaine a lâché le mouvement. Au sein des universités, le mouvement antiblocage prend de l’ampleur.
Par exemple, Censier va bénéficier d’un vote à bulletins secrets. Dans le hall, les étages, au restaurant universitaire, une affiche appelle à voter. Le président de l’université, Bernard Bosredon, a fait parvenir un courrier à ses étudiants, rappelant que « l’assemblée générale des étudiants qui s’est tenue le 22 novembre (…) a décidé de reconduire le blocage (…) par un vote à mains levées » ne permettant pas « l’expression de l’opinion de l’ensemble des étudiants inscrits à Paris 3 ». C’est pourquoi il a décidé « d’organiser, pour l’ensemble des étudiants de la Sorbonne Nouvelle, un vote à bulletins secrets» qui aura lieu jeudi 29 novembre entre 9 et 17h.
Une perspective de déblocage s’ouvre grâce à cette décision, à condition que les étudiants votent en masse. Lors du blocage du site contre le CPE en 2006, Paris III n’avait pas bénéficié de ce type de décision : il avait fallu attendre cinq semaines pour que le déblocage soit voté en AG. Les antiblocage ont une chance de se faire entendre, certes, sans haut-parleur et sans banderoles, mais de manière efficace.
Le guitariste des Rita Mitsouko est décédé

Catherine Ringer, la chanteuse fantasque du duo français Les Rita Mitsouko chantait "C'est la mort qui t'a assassinée Marcia". Aujourd'hui, c'est le cancer qui a assassiné son compagnon à la scène comme à la ville: le guitariste Fred Chichin. Il est décédé ce matin des suites d'un cancer.
Ci-dessous la dépêche AFP de mercredi après-midi.
28/11/2007 15h14
Fred Chichin sur la scène de "Rock en Seine", le 25 août 2007 à Saint-Cloud
©AFP/Archives - Guillaume BaptistePARIS (AFP) - Fred Chichin, le guitariste du duo rock français les Rita Mitsouko, est décédé mercredi matin à l'âge de 53 ans, des suites d'un cancer fulgurant, ont annoncé la maison de disques Because et l'organisateur de concerts Corida.
Cette maladie a emporté le guitariste en deux mois, ont indiqué Because et Corida dans un communiqué.
Les Rita Mitsouko, que Fred Chichin avait formés avec sa compagne, la chanteuse Catherine Ringer, en 1979, avaient dû annuler plusieurs concerts ces jours derniers en raison de l'état de santé du guitariste. Ils auraient dû notamment se produire mercredi soir à l'Olympia.
Leur dernier album, "Variéty", était sorti en avril.
Les Rita Mitsouko, l'un des groupes phares du rock français dans les années 80, avaient été les auteurs de nombreux tubes dont "Marcia baila", "Y a d'la haine", "Andy", "Les histoires d'A" ou "C'est comme ça".
Frédéric Chichin était né en 1954 à Clichy, d'un père cadre et passionné de cinéma, qui avait créé dans les années 60 la revue "Miroir du cinéma".
Passionné de rock anglo-saxon dans son adolescence (les Beatles, les Rolling Stones, Jimi Hendrix), il rencontre la chanteuse Catherine Ringer au printemps 1979 dans le cadre du spectacle "Flashes rouges" auquel ils participent tous deux.
Ils décident de former un duo rock qu'ils appellent d'abord les Spratz, avant d'opter pour Rita Mitsouko. "Rita" avait été choisi pour ses consonances sud-américaines et "Mitsouko" signifie mystère en japonais.
Le groupe avait ajouté "Les" devant "Rita Mitsouko" au milieu des années 80, car le public pensait souvent que ce nom était celui de la seule chanteuse, et non du duo.
Leur premier album, paru en 1984, contient la chanson qui les propulse sur le devant de la scène: "Marcia baila", morceau latino-rock qui rend hommage à la danseuse argentine Marcia Moretto, décédée d'un cancer. La chanson se vend à plus d'un million d'exemplaires et est le premier tube d'une longue série.
La musique des Rita Mitsouko mêle des influences rock, funk, punk, ska, sud-américaines, ainsi qu'un solide sens de l'humour.
Le duo avait enregistré 11 albums studios, dont "Variéty", qui était également sorti en version anglaise.
jeudi 22 novembre 2007
Adieu à Maurice Béjart

Maurice Béjart avec sa troupe
Le monde de la danse est en deuil. Maurice Béjart, 80 ans, s'est éteint aujourd'hui à Lausanne.
Souffrant et fragile depuis ces dernières années, Maurice Béjart avait dû mettre un frein à ses créations chorégraphiques. En février 2007, après la représentation d'un spectacle mêlant ses plus belles variations, intitulé L'amour, la danse, il était apparu fatigué et fragile sur scène, aux côtés de ses danseurs, lors du salut au public. Le chorégraphe était resté dans son fauteuil, sous l'ovation des spectateurs.
A la tête du Béjart Ballet Lausanne depuis 20 ans, il avait poursuivi sa carrière de chorégraphe en Suisse après avoir quitté la Belgique où il avait créé le Ballet du XXe siècle, qui vit naître certaines de ses plus célèbres créations comme Le sacre du printemps.
Il avait fondé par ailleurs des écoles de danse dans divers pays, au Sénégal notamment.
Béjart voulait rendre à la danse contemporaine ses lettres de noblesse et décloisonner la discipline. Il alliait danse classique, contemporaine et même moderne sur des musiques éclectiques allant de Stravinski à Queen.
Entré dans le monde de la danse à l'âge de 14 ans, Maurice Béjart fut d'abord initié au théâtre. Une discipline qu'il n'abandonna jamais et qui se mêla bien souvent à ses créations. Travaillant avec des danseurs de pays et de formations différents, il a su insuffler un nouveau souffle à la danse contemporaine. Par ailleurs, ses créations dans les années 60 ont participé à la naissance de la danse moderne en France et en Belgique.
Admiré, parfois contesté pour son côté "classique" ou trop "grand public", Maurice Béjart voulait que la danse devienne davantage un art accessible à tous.
Chorégraphe prolifique, Béjart, malgré une fécondité amoindrie par l'âge et la maladie ces dernières années, a continué à vivre pour la danse jusqu'au bout. Il venait d'ailleurs d'achever une nouvelle création. Perfectionniste dans l'âme, il avait quitté brièvement l'hôpital il y a quelques jours pour assister aux répétitions de son dernier ballet.
Celui-ci, intitulé Le tour du monde en 80 minutes entamera une tournée mondiale après une première le 20 décembre à Lausanne et un passage au Palais des Sports de Paris.
Le prochain salut final se fera sans le maître. Fort d'une expérience de plus de soixante ans, Béjart aimait le contact de son public. La chanson de Queen, présente dans beaucoup de ses variations finales sonnera comme un hommage désormais: "Show must go on".
mercredi 21 novembre 2007
Comment la presse européenne voit-elle les grèves en France?
Ci-dessous, un "article" disponible dans la version online du Nouvel Obs . Il propose des extraits d'entretiens avec des journalistes étrangers, correspondants pour des journaux européens. Ils livrent leur regard sur le climat d'agitation sociale qui règne en France depuis une semaine.
PRESSE
Le mouvement social vu par les journalistes européens en France
Nouvelobs.com a voulu savoir ce que les journalistes européens basés en France pensaient du mouvement social. C’est un point de vue sans complaisance que nous livrent nos voisins : ils ont globalement du mal à comprendre ce mouvement, ils le trouvent peu légitime, plus politique que social, et considèrent qu’il traduit, selon eux, le conservatisme et les bocages du système français.
Jochen Hehn, correspondant à Paris du quotidien allemand Die Welt :
"Il faut distinguer le mouvement des cheminots, des fonctionnaires et des étudiants.
Pour ce qui est des cheminots, la grève ne me semble pas justifiée. A mon sens, il est juste de traiter tous les travailleurs, du privé comme du public, de la même manière. Les réformes concernant les régimes spéciaux me paraissent donc justifiées puisqu’elles visent à instaurer plus d’égalité.
Quant aux étudiants, ils veulent revenir sur une loi qui a été négociée entre les différents acteurs dont l’UNEF et adoptée par le parlement. Et les voilà maintenant qui semblent découvrir cette loi plusieurs mois après. Ce n’est pas très intelligent de leur part…
Pour les fonctionnaires, je peux comprendre leur grève mais je ne suis pas d’accord. La majorité des Français a élu Sarkozy sur un programme qui incluait la réforme de la fonction publique en réduisant les effectifs. Sachant que 5 millions de fonctionnaires, c’est un record en Europe. Chacun, en France, ne semble regarder que son propre intérêt au mépris d’une vision plus globale.
Finalement, ce qui est frappant, c’est que les grèves sont très anarchiques et politiques en France tandis qu’en Allemagne elles sont plus organisées et elles concernent plutôt les salaires, des problèmes de fonctionnement… Il me semble qu’en France il devient nécessaire de repenser la relation entre partenaires sociaux. Et apprendre à ne pas faire grève avant même d’entamer des négociations."
Ruben Amon, correspondant à Paris du quotidien espagnol El Mundo :
"Pour moi ce mouvement social est une surprise. Sarkozy avait promis ces réformes. Qu’est-ce qui a pu générer cette contestation ? S’agit-il d’un problème de méthode ? Il est difficile de comprendre la position des syndicats.
Pour ce qui est des étudiants, la loi ayant été approuvée en août, je pense que leur mouvement procède plus d’une démarche politique – ils veulent montrer leur opposition à Sarkozy - que d’une contestation de la réforme sur l’autonomie des universités.
Pour ce qui est des régimes spéciaux, je pense que cette grève est la mère de toutes les autres : car accepter ces réformes sur les régimes spéciaux, c’est ouvrir la porte à toutes les autres réformes. Reste que si cette grève des cheminots est peut-être légitime, en paralysant tout le pays ils se servent de leur pouvoir de manière injuste.
Ce qui me surprend plus généralement en France, c’est que les gens protestent le plus souvent pour que les choses ne changent pas. En Espagne, il me semble que lorsqu’on fait grève c’est pour changer les choses !"
Giampiero Martinotti, correspondant à Paris du quotidien italien La Repubblica :
"Les cheminots, les étudiants, les fonctionnaires… Il s’agit de mouvements différents qui se rejoignent et je pense que, pour ce qui est des fonctionnaires, la jonction avec le mouvement des cheminots est contre-productive. Car la grève des fonctionnaires, qui pourrait être l’expression d’un malaise plus large dans une France confrontée notamment à un pouvoir d’achat problématique, se noie dans celle des cheminots. Le mouvement des cheminots me rappelle celui des dockers à Gênes. Dans les deux cas, il s’agit de corporations qui résistent pour conserver ce qu’elles ont. Comme le mouvement des cheminots en Allemagne, il s’agit de grèves de corporations. On n’est pas en 1995. Et les cheminots, à mon sens, défendent quelque chose d’indéfendable. La population s’est résignée ou est en passe de se résigner à travailler plus longtemps. La société vieillit, comme partout en Europe occidentale, et je crois que les gens se rendent à cette évidence. En Allemagne, en Italie, partout en Europe l’âge de la retraite est repoussé. Le mouvement étudiant donne, quant à lui, l’impression d’être mené par des franges radicales de gauche qui ne parviennent pas à créer un véritable mouvement de masse.
Globalement, ce mouvement social a lieu dans un contexte automnal qui est toujours difficile pour les gouvernants, de plus sur fond d’augmentation des prix du carburant et de problèmes de pouvoir d’achat. Il semble traduire un malaise social latent dans un pays où le président parle de travailler plus pour gagner plus. Il semblerait que Sarkozy ait suscité des attentes non satisfaites. La France a aussi un autre problème : ses syndicats ne savent pas négocier. Il n’y a pas de négociation sociale. C’est effarant. En France, s’asseoir pour négocier semble aussitôt considéré comme une traîtrise.
Moralité, les journaux italiens ne s’y intéressent guère. Un une semaine, à la Repubblicacomme chez notre concurrent, on n’a consacré qu’un article au sujet."
Nikolai Jakobsen, correspondant à Paris du quotidien suédois Aftonbladet :
"J’ai l’impression qu’en France un mouvement en entraîne très souvent un autre. Cette fois, il semblerait que les étudiants aient eu l’idée de contester la loi sur l’autonomie des universités parce que les cheminots faisaient grève. Ailleurs, il me semble que même si d’autres branches de la population peuvent vouloir aussi faire grève, ils attendent d’abord que les premiers aient réglé leur problème. En Suède, il arrive qu’on fasse grève bien entendu. Mais il y a toujours des négociations patronats/employés en cours, un service minimum assuré pour les transports, et les problèmes sont traités les uns après les autres. On ne fait pas tous grève pour des raisons différentes au même moment.
Je pense en fait que le mouvement actuel en France est très politique. Personnellement, je ne trouve pas la grève des cheminots légitime car la situation économique actuelle fait que vous n’avez pas les moyens de maintenir des régimes spéciaux. De plus, je ne vois pas pourquoi certains y auraient droit et pas d’autres. 40 ans de cotisation pour tout le monde, cela me paraît logique et correspondre à la situation économique dans laquelle se trouve la France.
Pour ce qui est des étudiants, les universités ont besoin de se réformer. Et je pense que les propositions qui ont été faites vont dans les bonnes directions. Ce qui est inquiétant, c’est que les jeunes, censés être une force de changement, disent "non" tout de suite, sans même se donner la possibilité de tester des changements."
Sophie Pedder, correspondante à Paris de l’hebdomadaire britannique The Economist :
"On pourrait appeler ce mouvement social « le moment Thatcher » de Nicolas Sarkozy. Je ne veux pas dire par là que la France ressemble en ce moment à la Grande Bretagne des années Thatcher mais il est certain, à mes yeux, que ce mouvement de contestation fait figure de test crucial pour le président français, comme Thatcher avait eu droit à son test. S’il échoue à ce moment clef, on peut parier que les grandes réformes prévues seront abandonnées pour les 5 années à venir. Ce mouvement social permet donc de tester la volonté de Sarkozy de réformer le pays.
L’enjeu est bien plus important que la question des régimes spéciaux, la grève des fonctionnaires, le blocage des universités par les étudiants. On est plus, à mon sens, dans le symbolisme, dans le rapport de force entre Sarkozy et les syndicats pour savoir qui, au final, guidera la politique pendant le mandat du président : lui ou eux. Le vrai test vient moins des étudiants et des fonctionnaires que des syndicats des transports publics parce qu’ils ont le pouvoir de causer le maximum d’inconvénients aux usagers, le maximum de chaos. C’est pour ces raisons que l’on suit avec beaucoup d’intérêt ce mouvement social. Nous avons publié un reportage mais aussi un éditorial encourageant Sarkozy à ne pas céder. Car la France a besoin de réformes."
Propos recueillis par Sarah Halifa-Legrand
(le mardi 20 novembre 2007)
PRESSE
Le mouvement social vu par les journalistes européens en France
Nouvelobs.com a voulu savoir ce que les journalistes européens basés en France pensaient du mouvement social. C’est un point de vue sans complaisance que nous livrent nos voisins : ils ont globalement du mal à comprendre ce mouvement, ils le trouvent peu légitime, plus politique que social, et considèrent qu’il traduit, selon eux, le conservatisme et les bocages du système français.
Jochen Hehn, correspondant à Paris du quotidien allemand Die Welt :
"Il faut distinguer le mouvement des cheminots, des fonctionnaires et des étudiants.
Pour ce qui est des cheminots, la grève ne me semble pas justifiée. A mon sens, il est juste de traiter tous les travailleurs, du privé comme du public, de la même manière. Les réformes concernant les régimes spéciaux me paraissent donc justifiées puisqu’elles visent à instaurer plus d’égalité.
Quant aux étudiants, ils veulent revenir sur une loi qui a été négociée entre les différents acteurs dont l’UNEF et adoptée par le parlement. Et les voilà maintenant qui semblent découvrir cette loi plusieurs mois après. Ce n’est pas très intelligent de leur part…
Pour les fonctionnaires, je peux comprendre leur grève mais je ne suis pas d’accord. La majorité des Français a élu Sarkozy sur un programme qui incluait la réforme de la fonction publique en réduisant les effectifs. Sachant que 5 millions de fonctionnaires, c’est un record en Europe. Chacun, en France, ne semble regarder que son propre intérêt au mépris d’une vision plus globale.
Finalement, ce qui est frappant, c’est que les grèves sont très anarchiques et politiques en France tandis qu’en Allemagne elles sont plus organisées et elles concernent plutôt les salaires, des problèmes de fonctionnement… Il me semble qu’en France il devient nécessaire de repenser la relation entre partenaires sociaux. Et apprendre à ne pas faire grève avant même d’entamer des négociations."
Ruben Amon, correspondant à Paris du quotidien espagnol El Mundo :
"Pour moi ce mouvement social est une surprise. Sarkozy avait promis ces réformes. Qu’est-ce qui a pu générer cette contestation ? S’agit-il d’un problème de méthode ? Il est difficile de comprendre la position des syndicats.
Pour ce qui est des étudiants, la loi ayant été approuvée en août, je pense que leur mouvement procède plus d’une démarche politique – ils veulent montrer leur opposition à Sarkozy - que d’une contestation de la réforme sur l’autonomie des universités.
Pour ce qui est des régimes spéciaux, je pense que cette grève est la mère de toutes les autres : car accepter ces réformes sur les régimes spéciaux, c’est ouvrir la porte à toutes les autres réformes. Reste que si cette grève des cheminots est peut-être légitime, en paralysant tout le pays ils se servent de leur pouvoir de manière injuste.
Ce qui me surprend plus généralement en France, c’est que les gens protestent le plus souvent pour que les choses ne changent pas. En Espagne, il me semble que lorsqu’on fait grève c’est pour changer les choses !"
Giampiero Martinotti, correspondant à Paris du quotidien italien La Repubblica :
"Les cheminots, les étudiants, les fonctionnaires… Il s’agit de mouvements différents qui se rejoignent et je pense que, pour ce qui est des fonctionnaires, la jonction avec le mouvement des cheminots est contre-productive. Car la grève des fonctionnaires, qui pourrait être l’expression d’un malaise plus large dans une France confrontée notamment à un pouvoir d’achat problématique, se noie dans celle des cheminots. Le mouvement des cheminots me rappelle celui des dockers à Gênes. Dans les deux cas, il s’agit de corporations qui résistent pour conserver ce qu’elles ont. Comme le mouvement des cheminots en Allemagne, il s’agit de grèves de corporations. On n’est pas en 1995. Et les cheminots, à mon sens, défendent quelque chose d’indéfendable. La population s’est résignée ou est en passe de se résigner à travailler plus longtemps. La société vieillit, comme partout en Europe occidentale, et je crois que les gens se rendent à cette évidence. En Allemagne, en Italie, partout en Europe l’âge de la retraite est repoussé. Le mouvement étudiant donne, quant à lui, l’impression d’être mené par des franges radicales de gauche qui ne parviennent pas à créer un véritable mouvement de masse.
Globalement, ce mouvement social a lieu dans un contexte automnal qui est toujours difficile pour les gouvernants, de plus sur fond d’augmentation des prix du carburant et de problèmes de pouvoir d’achat. Il semble traduire un malaise social latent dans un pays où le président parle de travailler plus pour gagner plus. Il semblerait que Sarkozy ait suscité des attentes non satisfaites. La France a aussi un autre problème : ses syndicats ne savent pas négocier. Il n’y a pas de négociation sociale. C’est effarant. En France, s’asseoir pour négocier semble aussitôt considéré comme une traîtrise.
Moralité, les journaux italiens ne s’y intéressent guère. Un une semaine, à la Repubblicacomme chez notre concurrent, on n’a consacré qu’un article au sujet."
Nikolai Jakobsen, correspondant à Paris du quotidien suédois Aftonbladet :
"J’ai l’impression qu’en France un mouvement en entraîne très souvent un autre. Cette fois, il semblerait que les étudiants aient eu l’idée de contester la loi sur l’autonomie des universités parce que les cheminots faisaient grève. Ailleurs, il me semble que même si d’autres branches de la population peuvent vouloir aussi faire grève, ils attendent d’abord que les premiers aient réglé leur problème. En Suède, il arrive qu’on fasse grève bien entendu. Mais il y a toujours des négociations patronats/employés en cours, un service minimum assuré pour les transports, et les problèmes sont traités les uns après les autres. On ne fait pas tous grève pour des raisons différentes au même moment.
Je pense en fait que le mouvement actuel en France est très politique. Personnellement, je ne trouve pas la grève des cheminots légitime car la situation économique actuelle fait que vous n’avez pas les moyens de maintenir des régimes spéciaux. De plus, je ne vois pas pourquoi certains y auraient droit et pas d’autres. 40 ans de cotisation pour tout le monde, cela me paraît logique et correspondre à la situation économique dans laquelle se trouve la France.
Pour ce qui est des étudiants, les universités ont besoin de se réformer. Et je pense que les propositions qui ont été faites vont dans les bonnes directions. Ce qui est inquiétant, c’est que les jeunes, censés être une force de changement, disent "non" tout de suite, sans même se donner la possibilité de tester des changements."
Sophie Pedder, correspondante à Paris de l’hebdomadaire britannique The Economist :
"On pourrait appeler ce mouvement social « le moment Thatcher » de Nicolas Sarkozy. Je ne veux pas dire par là que la France ressemble en ce moment à la Grande Bretagne des années Thatcher mais il est certain, à mes yeux, que ce mouvement de contestation fait figure de test crucial pour le président français, comme Thatcher avait eu droit à son test. S’il échoue à ce moment clef, on peut parier que les grandes réformes prévues seront abandonnées pour les 5 années à venir. Ce mouvement social permet donc de tester la volonté de Sarkozy de réformer le pays.
L’enjeu est bien plus important que la question des régimes spéciaux, la grève des fonctionnaires, le blocage des universités par les étudiants. On est plus, à mon sens, dans le symbolisme, dans le rapport de force entre Sarkozy et les syndicats pour savoir qui, au final, guidera la politique pendant le mandat du président : lui ou eux. Le vrai test vient moins des étudiants et des fonctionnaires que des syndicats des transports publics parce qu’ils ont le pouvoir de causer le maximum d’inconvénients aux usagers, le maximum de chaos. C’est pour ces raisons que l’on suit avec beaucoup d’intérêt ce mouvement social. Nous avons publié un reportage mais aussi un éditorial encourageant Sarkozy à ne pas céder. Car la France a besoin de réformes."
Propos recueillis par Sarah Halifa-Legrand
(le mardi 20 novembre 2007)
jeudi 15 novembre 2007
2e jour de grève
Il fait beau, les oiseaux chantent, le soleil brille haut dans le ciel mais ne parvient pas à réchauffer l'atmosphère et... les voitures pullulent dans les rues de Paris.
C'est le deuxième jour de grève dans les transports et tout le monde fait au mieux pour se rendre au travail, à l'école, au lycée, à la fac, etc.
Certains prennent les choses avec philosophie. La plupart, il me semble, enrage plutôt.
L'information à la RATP est donnée avec parcimonie; on n'ose pas annoncer haut et fort par exemple, que pour certaines lignes, 'une rame sur six' comme le prévoyait le site internet veut dire en fait "pas de rame du tout, désolé".
La ligne 10 et la ligne 7 présentaient ainsi des quais fantômes ce matin.
Les plus chanceux, ou devrais-je dire, les plus patients, ont pu monter dans un wagon archi-bondé. L'avantage: pas besoin de se tenir aux barres verticales, serrés comme des sardines les uns aux autres, on tient debout tout seul! J'ai pu tester cette atmosphère chaleureuse sur la ligne 9 à 8h du matin...un vrai plaisir, on sent bien dans ces moments-là que les Parisiens ne forment qu'une seule entité...une entité désagréable et égoïste qui ne laisse même pas sortir les gens quand le métro s'arrête à leur station; pis, certains n'hésitent pas à forcer, à pousser les gens pour se faire une place dans un wagon déjà plein à craquer...oui Madame X, je vous ai vue!
En même temps, c'est dur de vous blâmer. Il est huit heures et demi passée, vous êtes en retard pour aller au boulot et vous savez que vous n'aurez pas d'autre métro avant 35 minutes. N'empêche, les usagers dans la rame lancent des regards atterrés, parfois amusés, de constater à quelle extrêmité on en arrive!
J'avoue, j'ai penché pour l'option marche à pied. Elle ne m'a pas permis d'arriver en cours à l'heure mais au moins pouvais-je respirer et prendre l'air. Froid certes, mais quand c'est la panade on ne chipote pas pour 1°C!
A vrai dire, les passants se font rares. La plupart ont opté pour la voiture, que ce soit la leur ou un taxi (la grève est rentable pour certains, c'est déjà ça) et d'ailleurs la circulation est infernale.
La petite reine a été réhabilitée en dépit du froid. Les stations Vélib' sont dévalisées...certains ont même bravé l'interdiction de "réserver" le leur. J'ai vu ce matin un Vélib' attaché à un arbre. Eh oui l'instinct de "survie" fait fi des interdictions et surtout de l'altruisme.
Numéro trois des moyens de locomotion: la trottinette. Je n'en ai jamais vues autant que ce matin. Le long de la rue Raynouart, dans le 16e arrondissement, toute une rangée de trottinettes, anti-vols compris, côtoyait scooters et bicyclettes.
La grève réveille ainsi les sportifs qui sommeillent en nous.
Hélas comme c'est la panade, les cyclistes empruntent parfois le trottoir aux piétons et la cohabitation n'est pas facile.
Bref, le métro est assailli par des cohortes de Parisiens en colère et franchement, ça ne donne pas envie de rentrer dans les wagons déjà bondés. L'esprit de solidarité n'est pas à la mode et on peut le comprendre vu les circonstances. La mode en ces temps de grève serait plutôt de mettre en application la devise "aide-toi et le ciel t'aidera". Alors on ressort trottinettes, vélos et même rollers. La marche reste encore le moyen le plus sûr de se déplacer encore qu'il faille s'y prendre à l'avance.
Il paraît que demain on remet ça. Les rues de la capitale risquent encore d'être "animées". Ca donne envie de rester sous la couette et de faire grève aussi; après tout, c'est dans l'air du temps!
C'est le deuxième jour de grève dans les transports et tout le monde fait au mieux pour se rendre au travail, à l'école, au lycée, à la fac, etc.
Certains prennent les choses avec philosophie. La plupart, il me semble, enrage plutôt.
L'information à la RATP est donnée avec parcimonie; on n'ose pas annoncer haut et fort par exemple, que pour certaines lignes, 'une rame sur six' comme le prévoyait le site internet veut dire en fait "pas de rame du tout, désolé".
La ligne 10 et la ligne 7 présentaient ainsi des quais fantômes ce matin.
Les plus chanceux, ou devrais-je dire, les plus patients, ont pu monter dans un wagon archi-bondé. L'avantage: pas besoin de se tenir aux barres verticales, serrés comme des sardines les uns aux autres, on tient debout tout seul! J'ai pu tester cette atmosphère chaleureuse sur la ligne 9 à 8h du matin...un vrai plaisir, on sent bien dans ces moments-là que les Parisiens ne forment qu'une seule entité...une entité désagréable et égoïste qui ne laisse même pas sortir les gens quand le métro s'arrête à leur station; pis, certains n'hésitent pas à forcer, à pousser les gens pour se faire une place dans un wagon déjà plein à craquer...oui Madame X, je vous ai vue!
En même temps, c'est dur de vous blâmer. Il est huit heures et demi passée, vous êtes en retard pour aller au boulot et vous savez que vous n'aurez pas d'autre métro avant 35 minutes. N'empêche, les usagers dans la rame lancent des regards atterrés, parfois amusés, de constater à quelle extrêmité on en arrive!
J'avoue, j'ai penché pour l'option marche à pied. Elle ne m'a pas permis d'arriver en cours à l'heure mais au moins pouvais-je respirer et prendre l'air. Froid certes, mais quand c'est la panade on ne chipote pas pour 1°C!
A vrai dire, les passants se font rares. La plupart ont opté pour la voiture, que ce soit la leur ou un taxi (la grève est rentable pour certains, c'est déjà ça) et d'ailleurs la circulation est infernale.
La petite reine a été réhabilitée en dépit du froid. Les stations Vélib' sont dévalisées...certains ont même bravé l'interdiction de "réserver" le leur. J'ai vu ce matin un Vélib' attaché à un arbre. Eh oui l'instinct de "survie" fait fi des interdictions et surtout de l'altruisme.
Numéro trois des moyens de locomotion: la trottinette. Je n'en ai jamais vues autant que ce matin. Le long de la rue Raynouart, dans le 16e arrondissement, toute une rangée de trottinettes, anti-vols compris, côtoyait scooters et bicyclettes.
La grève réveille ainsi les sportifs qui sommeillent en nous.
Hélas comme c'est la panade, les cyclistes empruntent parfois le trottoir aux piétons et la cohabitation n'est pas facile.
Bref, le métro est assailli par des cohortes de Parisiens en colère et franchement, ça ne donne pas envie de rentrer dans les wagons déjà bondés. L'esprit de solidarité n'est pas à la mode et on peut le comprendre vu les circonstances. La mode en ces temps de grève serait plutôt de mettre en application la devise "aide-toi et le ciel t'aidera". Alors on ressort trottinettes, vélos et même rollers. La marche reste encore le moyen le plus sûr de se déplacer encore qu'il faille s'y prendre à l'avance.
Il paraît que demain on remet ça. Les rues de la capitale risquent encore d'être "animées". Ca donne envie de rester sous la couette et de faire grève aussi; après tout, c'est dans l'air du temps!
mardi 13 novembre 2007
C'est contagieux!
Elle court, elle court, la grève.
D'abord les cheminots mènent une grève reconductible,à la SNCF le "coup d'envoi" était donné ce soir à 20h puis les fonctionnaires de la RATP rejoignent le mouvement demain. Ensuite, EDF-GDF n'est pas en reste et s'y met demain aussi; enfin, le 20, on annonce déjà une grève des enseignants et d'une partie du personnel de l'enseignement supérieur.
La grève, telle la grippe ou une autre maladie qui revient chaque année, court et est contagieuse. Aussi, au sein de la communauté étudiante, elle fait aussi des victimes.
Les cheminots protestent contre la réforme de leur régime de retraite qu'ils jugent légitime et proportionnel à la pénibilité de leur travail; et les étudiants, qui n'ont pas encore intégré le marché du travail, râlent contre la loi Pécresse.
Les assemblées générales se multiplient dans les facultés de province et de Paris. Certaines facs, dont la nôtre (quelle chance) ont repris leurs activités après deux semaines de vacances (celles de la Toussaint) pour mieux se mobiliser à la rentrée.
Aujourd'hui avait lieu à Censier-Paris 3 une AG qui a abouti à un vote instaurant le blocage des locaux. Les mêmes têtes, les mêmes esprits échauffés, les mêmes étudiants criant haro sur la loi Pécresse que ceux qui voulaient la peau du CPE en 2006! Ils ont réinvesti les lieux...on dirait presqu'ils ne prennent part à la vie de la fac que dans ces moments de protestation aux colorations politiques.
Un communiste par ci, un socialiste par là.
Et les anti-blocage là-dedans? Une jeune fille a bien essayé de soulever ce problème mais, reléguée au fond d'un amphi plein à craquer, contenant le double de personnes qu'il peut accueillir en temps normal, sa voix n'est pas parvenue à atteindre toutes les oreilles.
Je n'espère qu'une chose: qu'on laisse le choix aux étudiants de décider de leur action.
D'une part, on ne peut pas parler de vote démocratique et imposer le choix d'une partie des étudiants à la majorité, ou alors ceux-là même qui se prennent pour les garants de la cause commune doivent consulter un dictionnaire de toute urgence. D'autre part,il y a aussi des étudiants qui ne sont pas nécessairement opposés à cette loi, auquel cas il est encore plus rageant pour eux de subir pareille décision.
La fac est un lieu d'ouverture d'esprit, de cohésion et de rencontre a rappelé un enseignant intervenu cet après-midi à l'assemblée générale de Censier. Soit. Prouvons-le et laissons les étudiants libres d'aller en cours.
D'abord les cheminots mènent une grève reconductible,à la SNCF le "coup d'envoi" était donné ce soir à 20h puis les fonctionnaires de la RATP rejoignent le mouvement demain. Ensuite, EDF-GDF n'est pas en reste et s'y met demain aussi; enfin, le 20, on annonce déjà une grève des enseignants et d'une partie du personnel de l'enseignement supérieur.
La grève, telle la grippe ou une autre maladie qui revient chaque année, court et est contagieuse. Aussi, au sein de la communauté étudiante, elle fait aussi des victimes.
Les cheminots protestent contre la réforme de leur régime de retraite qu'ils jugent légitime et proportionnel à la pénibilité de leur travail; et les étudiants, qui n'ont pas encore intégré le marché du travail, râlent contre la loi Pécresse.
Les assemblées générales se multiplient dans les facultés de province et de Paris. Certaines facs, dont la nôtre (quelle chance) ont repris leurs activités après deux semaines de vacances (celles de la Toussaint) pour mieux se mobiliser à la rentrée.
Aujourd'hui avait lieu à Censier-Paris 3 une AG qui a abouti à un vote instaurant le blocage des locaux. Les mêmes têtes, les mêmes esprits échauffés, les mêmes étudiants criant haro sur la loi Pécresse que ceux qui voulaient la peau du CPE en 2006! Ils ont réinvesti les lieux...on dirait presqu'ils ne prennent part à la vie de la fac que dans ces moments de protestation aux colorations politiques.
Un communiste par ci, un socialiste par là.
Et les anti-blocage là-dedans? Une jeune fille a bien essayé de soulever ce problème mais, reléguée au fond d'un amphi plein à craquer, contenant le double de personnes qu'il peut accueillir en temps normal, sa voix n'est pas parvenue à atteindre toutes les oreilles.
Je n'espère qu'une chose: qu'on laisse le choix aux étudiants de décider de leur action.
D'une part, on ne peut pas parler de vote démocratique et imposer le choix d'une partie des étudiants à la majorité, ou alors ceux-là même qui se prennent pour les garants de la cause commune doivent consulter un dictionnaire de toute urgence. D'autre part,il y a aussi des étudiants qui ne sont pas nécessairement opposés à cette loi, auquel cas il est encore plus rageant pour eux de subir pareille décision.
La fac est un lieu d'ouverture d'esprit, de cohésion et de rencontre a rappelé un enseignant intervenu cet après-midi à l'assemblée générale de Censier. Soit. Prouvons-le et laissons les étudiants libres d'aller en cours.
jeudi 8 novembre 2007
Un dessert au chocolat qui fait mal au coeur

Ceux qui sont gourmands le savent: une indigestion de chocolat est vite arrivée. On a parfois du mal à se restreindre et on a la main lourde sur les desserts.
Un restaurateur new-yorkais a trouvé une recette imparable contre l'abus de dessert au chocolat: il a dévoilé un dessert au chocolat à 25 000 dollars. Forcément, ça calme les envies des plus gourmands...
Non, ce n'est pas une blague! Et pour ce prix là mieux vaut le déguster lentement! Rien que le prix d'ailleurs fait mal au coeur.
Le Guiness des records a aussitôt enregistré ce dessert comme le plus cher du monde.
Explication: l'auteur de cette "oeuvre" chocolatée, Stephen Bruce, a utilisé pas moins de 28 cacaos dont 14 des plus chers et des plus exotiques, a inclus 23 carats d'or comestible (quand même!) dans sa crème fouettée et accompagné le dessert d'une truffe coûtant la modique somme de 2 600 dollars la livre; le tout servi dans une coupe en or également consommable décorée d'un bracelet en or 18 carats serti de diamants blancs.
Bref, un plaisir autant pour les yeux que pour la bouche, semble-t-il.
Cette recette a demandé beaucoup de temps et d'investiment, d'après M. Bruce, et on veut bien le croire.
De riches gourmands ont d'or(es) et déjà passé leur commande auprès du restaurateur new-yorkais.
Source: REUTERS
Fillon gaffe sur Europe 1

Qu'il est dur d'être premier ministre aux côtés d'un président qui est, disons-le franchement, omniprésent!
L'actualité de ces derniers jours montre clairement que Nicolas Sarkozy est sur tous les fronts. De retour d'une mission express au Tchad où il a "ramené" les trois journalistes français et les quatres hôtesses de l'air espagnoles empêtrés dans le scandale de l'Arche de Zoé, notre "Zorro" national (d'après les termes du socialiste Jean-Louis Bianco) a tôt fait de rencontrer les marins-pêcheurs en colère, se faisant d'ailleurs sévèrement insulter par l'un d'eux. Depuis hier, le voilà qui ripaille avec Bush aux Etats-Unis (voir article précédent) avant d'adresser un discours enflammé au Sénat, déclarant presque aux Américains un amour inconditionnel.
Sarko en avion, Sarko sur un bateau...et maintenant Sarko au Congrès américain! On pourrait croire ces jours-ci à une attaque de clones sur le globe. Que nenni, c'est bien le même homme qui monopolise la scène politique et médiatique depuis son élection (voire avant)!
Dur dur dans ces conditions d'affirmer sa place au gouvernement donc: que l'on soit premier ministre ou non n'y change rien. Ce n'est pas François Fillon qui dira le contraire.
En retrait tant sur le plan national qu'international, il semblerait que Fillon rumine quelque peu. Certes, Sarkozy dorlote son "ami" américain mais il laisse son allié de toujours en plan.
Aussi sur Europe 1 , le premier ministre a-t-il laissé entendre son regret de ne pas aller lui-même sur le terrain et de voir ses élans réfrénés par le chef de l'Etat par là même.
Sûrement inconscient qu'une caméra le suivait depuis son arrivée dans les studios de la radio, Fillon s'est "lâché". Ainsi, ce n'est pas l'envie qui lui manque, d'aller sur le terrain, mais il confesse: "Une fois sur deux, j'ai envie d'y aller moi-même et c'est trop tard! Ce qui était le cas des pêcheurs.» Eh oui, Sarkozy est un rapide!Et d'avouer: «Et puis souvent le problème, c'est que lui ne veut pas.»
Lui? Sarkozy encore!
Allez François, courage, Sarkozy rentre demain matin en France, laissant son "ami" Bush derrière lui. En revanche, il est peu probable qu'il parle de grande "famille" et d'"amitié" à son bras droit français après une telle bourde!
Facs bloquées

Hier à la faculté de Nantes, photo publiée sur yahoo.fr
La grogne monte et la grève continue. Une dizaine d'universités sur 85 en France étaient bloquées hier, d'après le ministère de l'enseignement supérieur.
Les étudiants en colère protestent contre la loi Pécresse sur l'autonomie des facultés et dénoncent une loi qui mènerait, selon eux, à un système privatisé.
Le mouvement de protestation né dans les rangs des syndicats étudiants d'extrême gauche gagne maintenant les syndicats proches du PS.
Le mouvement prend de l'ampleur et, dans la nuit de mercredi à jeudi, les forces de l'ordre sont intervenues à Nantes et à Paris (Tolbiac) pour déloger des étudiants en grève.
Valérie Pécresse, le ministre de l'Enseignement Supérieur, à l'initiative du projet de loi, a condamné hier ces blocages qui nuisent, selon elle "au bon travail des étudiants".
La ministre a néanmoins reçu hier les représentants étudiants du syndicat l'Unef, proche du PS et doit recevoir aujourd'hui et demain d'autres organisations; cette rencontre s'est révélée peu concluante, au sortir de son entretien avec la ministre, Bruno Julliard, le dirigeant de l'Unef a en effet appelé hier soir à "amplifier le mouvement".
mercredi 7 novembre 2007
Sarkozy est reçu en grande pompe à Washington

MIAM!
Nicolas Sarkozy voyage et se régale. Il a été reçu en bonne et dûe forme par son homologue américain George W. Bush hier soir.
Au menu de son voyage à Washington : présentation de la Légion d'Honneur aux citoyens américains et des sujets plus polémiques comme l'Irak, les ambitions nucléaires de l'Iran et le réchauffement climatique.
Au menu, tout court, pour le dîner d'hier: entre autres agneau et asperges...et un dessert copieux pour célébrer comme il se doit la venue du "French President": un gâteau en l'honneur du 250e anniversaire du Marquis de Lafayette, le Français qui demeure aujourd'hui le plus (le seul?) connu et apprécié des Américains pour son rôle prépondérant dans la guerre d'indépendance.
Sarkozy apprécierait sûrement d'être aussi populaire que ce-dernier et soigne en tout cas son image politique outre-Atlantique. De son côté, Bush ne fait pas les choses à moitié et rend la pareille en réservant un accueil chaleureux à Sarkozy.
Surnommé "Sarkozy l'Américain" par ses détracteurs, le Président de la République ne cache pas qu'il souhaite réchauffer les relations franco-américaines que son prédécesseur, Jacques Chirac, avaient vu se refroidir ses dernières années. Sarkozy a même déclaré ce matin: "nous sommes de la même famille" en parlant des peuples français et américains.
Sarkozy à sûrement la cote auprès de l'administration américaine mais a priori moins en France où le rapprochement entre les deux Etats semble globalement mal vu. Sarkozy cherche à mettre en exergue les points qu'il a en commun avec son homologue américain, or son impopularité croissante aux Etats-Unis et en France pourrait peut-être, à terme, en être un.
source photo: http://news.bbc.co.uk/2/hi/in_pictures/7082294.stm
Sarkozy à sûrement la cote auprès de l'administration américaine mais a priori moins en France où le rapprochement entre les deux Etats semble globalement mal vu. Sarkozy cherche à mettre en exergue les points qu'il a en commun avec son homologue américain, or son impopularité croissante aux Etats-Unis et en France pourrait peut-être, à terme, en être un.
source photo: http://news.bbc.co.uk/2/hi/in_pictures/7082294.stm
vendredi 26 octobre 2007
Bienvenue!
Ce blog, crée le jeudi 25 octobre en cours de journalisme en ligne vous ouvre ses portes...
J'ai envie de dire: "qu'est-ce que je fais maintenant que j'ai crée ce blog?"...
Je ne sais pas encore ce qu'on y trouvera, je vais tenter de me motiver pour le mettre régulièrement à jour. Et j'espère que mes petits camarades en feront autant.
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