mercredi 16 janvier 2008

Michel Rocard dépeint la crise au PS dans une tribune de Libération

REVUE DE PRESSE


Rebondissant sur la une du Libération du 8 janvier, qui titrait « Gauche cherche leader », Michel Rocard, ancien premier ministre et député européen, est l’auteur d’une tribune dans la section justement intitulée « Rebonds » de ce même journal, mardi 15 janvier.

Michel Rocard déplore que cette « une [du 8 janvier] pleine d’humour tombe si mal » à l’heure où le Parti Socialiste n’arrive pas à se dépêtrer d’une crise qui dure depuis des années : « en très mauvaise santé, en fait en quasi-paralysie », le PS souffre, d’après Rocard, d’un manque de cohérence. Or « puisqu’il n’y a pas de discours, il n’y a évidemment personne qui soit capable de le prononcer mieux qu’un autre ! », juge-t-il dans Libération. Alors cette crise se double d’une crise du « leadership ».
Pour Michel Rocard, l’heure est avant tout à la reconstruction d’une vraie politique sociale-démocrate ; il déplore que le PS, en voulant se doter d’un nouveau secrétaire général, se dote par là même déjà d’un candidat pour la présidentielle de 2012. Grossière erreur selon l’ancien premier ministre qui explique que « Choisir maintenant le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle de 2012, avant que le parti ne se soit reconfiguré pour définir et soutenir le discours, c’est offrir aux médias une cible magnifique pour quatre ans. » Il préconise plutôt que la première annonce du prochain congrès du parti soit celle que le choix du candidat à la prochaine présidentielle ne se fasse pas avant 2011. De même, deux journaux ayant repris l’information, Le Figaro et le Nouvel Observateur via son site web, évoquent Delanoë et Strauss-Khan en potentiels représentant du PS, reprenant les suggestions de Rocard lui-même. Or, étant indisponibles « pour longtemps », l’un se consacrant à la ville de Paris, l’autre à son récent rôle de directeur du FMI, l’ancien premier ministre juge qu’il est donc nécessaire d’attendre 2011 pour désigner un candidat à la présidence.

Et dans sa tribune de Libération, Michel Rocard n’épargne personne, ni les médias, ni Nicolas Sarkozy, ni le PS donc, ni même Ségolène Royal qu’il juge certes « avenante et charismatique » mais n’ayant pas « les capacités nécessaires aux responsabilités qu’elle postule », ajoutant même qu’« elle représente une certitude de défaite, au prix en plus d’une très grave crise dans le parti ». Cette expression cinglante « certitude de défaite » fait d’ailleurs les gros titres du Figaro et du Nouvel Obs du 15 janvier.
Alors que Le Figaro juge que Rocard « a trempé sa plume dans le vitriol », le site en ligne du Nouvel Observateur estime qu’il est particulièrement critique et « tacle au passage Ségolène Royal ». Et ce journal rappelle d’ailleurs que Rocard « avait soutenu Dominique Strauss-Kahn dans la primaire socialiste pour la présidentielle 2007 ».

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